… mais l’espoir renaît.

Publié le par Phil. A. Wyatt L.

Le roman de la vie est un livre que l’on ne peut traduire et le nom de son auteur en reste inconnu. Vous commencez cet ouvrage en cours de route, au hasard, essayant de vous imprégner de son contenu, de vous inclure dans sa progression qui ne vous attend pas. Mais quel est le sens de cet ouvrage ? A-t-il une fin voire une finalité ? Ce livre se termine-t-il lors de la compréhension de son sens par l’acteur d’une vie qui voit, comme déposé devant ses yeux, le roman de sa vie, écrit en une langue dont il a oublié la signification ?

Ce roman, cette écriture indéchiffrable, inintelligible à première vue, c’est la vie de l’auteur, ou plutôt, son sens profond et essentiel. Ce roman est écrit pour tout un chacun. Seulement, peu nombreux sont ceux qui en acceptent la lecture, bien moins encore ceux qui se donnent la peine de faire l’effort d’en saisir le sens. Pourtant, tout y est inscrit, mais l’homme ne le lit pas avec les yeux adéquats. Les yeux du corps ne sont qu’un artifice qui donnent accès au monde environnant, extérieur, ils sont insuffisants à la lecture du sens véritable de la vie intérieure.

Ecrit par un cœur rempli d’émotion, le roman de la vie de l’auteur n’est lisible que d’une seule manière, la seule qui soit, laissant de côté les yeux du corps, tout guidé qu’il fut par son cœur dont elle – son espoir – lui en délivra la clef. Lis en toi-même, tout y est inscrit comme gravé dans la pierre, il ne te suffit que d’y croire, d’y faire confiance et de trouver le courage en toi de le suivre. Le cœur, tel est l’unique auteur du sens caché de la vie. Pour  ce qui est du reste, il ne devrait en être que l’acteur. Or, un bon acteur est celui qui se laisse guider par la voix de l’auteur afin d’être fidèle à son intention.

Après cinq années d’absence, d’espoir perdu face au triomphe des années qui se succèdent, ce prénom - qu’il ne s’agissait plus ni de prononcer ni de l’entendre remémoré un jour - réapparu des profondeurs de l’oubli. Ce prénom devenait peu à peu tabou, tant la peur de l’auteur, quant à son évocation, le précipita à ne jamais s’enquérir de ses nouvelles auprès des autres, bien qu’il en ait eu la possibilité, maintes et maintes fois.

Comment expliquer que son départ pour ce lieu géographique, si éloigné de lui, provoqua au plus profond de son être la terreur d’un adieu et non pas d’un au revoir ? Le lecteur pourrait-il comprendre son état émotionnel, convaincu déjà à l’époque du caractère particulier qu’elle représentait à ses yeux, voyant la promesse d’un avenir s’effacer devant lui sans qu’il ne puisse rien y changer, impuissant face à la fortune du destin qui lui semblait dès lors paradoxal ?

Le destin. On n’y croirait pas – comme c’était le cas, à l’origine, pour l’auteur – que déjà il s’empresserait de vous démontrer que vous faites fausse route. Ce n’est pas sous prétexte que l’on est incapable de le comprendre dans sa pleine lumière, à un moment donné, que jamais il n’en sera autrement. Les voies du destin sont parfois indéchiffrables, mais le temps aura raison de celui-ci. De l’obscurité qui enferme une absence de croyance en lui, la pénombre, peu à peu, jaillit comme pour annoncer la possibilité d’un éclaircissement de votre vie, grâce à l’explicitation ses intentions sur vos cœurs.

Le destin a voulu qu’elle s’éloigne cinq années consécutives de la vie de l’auteur sans nouvelle aucune. Tout ceci prendra bientôt tout son sens.

Imaginez l’effet que peut provoquer l’ouïe d’un prénom tant désiré mais hélas, oublié de votre vie, pour la première fois après tout ce temps ?

C’est une descente abyssale dans votre intériorité qui s’annonce. Votre cœur, qui jusqu’à présent se contentait d’émotions simples sans la moindre intensité, se réveille au son de son prénom, onde vocale qui brise le silence d’une vie jusqu’alors si bien réglée.

Un ami vous croise au hasard des rues pavées d’une ville qui ne vous connaissait pas. Il vous interpelle. Vous êtes surpris de le voir, surtout en cet endroit, mais vous êtes loin d’imaginer, pour autant, ce qui va advenir de cette rencontre qui se présente sous une apparence fortuite.

Votre ami vous invite à l’occasion de son anniversaire. Jusqu’ici, vous êtes au théâtre d’une discussion des plus ordinaires. Or, c’était sans imaginer que le destin était en train de prendre forme.

Sans savoir pourquoi, vous lui posez une question qui n’avait alors que la prétention de montrer un intérêt de courtoisie pour cette invitation. Etais-je seulement prêt à affronter ma propre question une fois mise à nue par sa réponse ? Comment aurais-je pu deviner ce qui allait en découler ?

— « Qui sera présent pour l’occasion ? »

Question anodine, insignifiante s’il en est, qui pourtant allait décider de la suite de votre vie.

Il faut garder à l’esprit que si cette question n’avait pas été soulevée, l’auteur ne se serait – très probablement - pas retrouvé sur les lieux de cet évènement encore à venir.

Néanmoins, la question est posée. 

Extrait de la nouvelle La rose ou l'Eglantine, chapitre 4, Phil. A. Wyatt L.

Publié dans Poème

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